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March 19, 2012

Sainte Thérese de l’Enfant-Jésus et la Chapelle Papale [beatification et canonisation]


(D’apres la Semaine Religieuse de Bayeux et Lisieux, et plusieurs témoins.)

Elle a vraiment laissé, dans l’âme de ceux qui en furent les heureux témoins, une impression profonde, ineffaçable, et par-dessus tout réconfortante, cette spelndide manifestation mondiale du 17 mai, en l’honneur de notre nouvelle Sainte : Soeur Thérèse de l’Enfant-Jésus ! Oui, c’est de tous les continents, de tous les pays d’Europe, de toutes les provinces de France que l’on est accouru vers la Ville Eternelle ; et, en ce dimanche d’apothéose, ils étaient plus de 150.000 à vouloir entrer dans la Basilique de Saint-Pierre, la plus grande du monde, qui, malgré ses colossales dimensions, ne peut guère contenir que 50.000 personnes.

Sainte Thérese de l’Enfant-Jésus et la Chapelle Papale [beatification et canonisation]

Le soleil voulut être de la fête et brilla d’un éclat magnifique. Toutes les maisons de l’historique et populaire quartier du Borgo, qui environne immédiatement le Vatican, avaient leurs façades pavoisées de draperies ; les encadrements des fenêtres étaient fleuris de roses écarlates, de ces roses que Soeur Thérèse affectionnait tant !

Dans Saint-Pierre, où de grandes tentures tamisent l’éclat de la lumière qui pénètre à flots par les baies géantes, les pèlerins sont entassés. L’illumination de la Basilique n’avait jamais atteint, paraît-il, une splendeur pareille (le soir, sur la place Saint-Pierre et aux alentours immédiats, plus de 500.000 personnes contemplèrent le féerique embrasement de l’imposante Basilique. Un désir personnel du Souverain Pontife avait motivé cette illumination extérieure qui ne s’était vue depuis 1870). A gauche et à droite de la Confession, deux grandes toiles représentent les miracles de la nouvelle Sainte. Sous la coupole, on avait installé quatre puissants « mégaphones », qui, reliés électriquement à un microphone très sensible, installé à proximité du Pape, projetèrent la voix renforcée du Saint-Père aux quatre coins de l’immense Basilique.

Cependant la procession se forme et s’organise dans la chapelle Sixtine et dans les vastes appartements du Palais pontifical ; les cloches s’ébranlent en accents joyeux, et le cortège incomparable, franchissant le seuil de Saint-Pierre, s’avance entre les Gardes palatins, l’arme au pied. On distingue, minuscules, les taches claires des bannières et des croix ; et le défilé commence, composé de 33 Cardinaux, de plus de 200 Archevêques et Évêques, précédés d’un innombrable clergé.

Pendant que l’étendard de Thérèse traversa la Basilique, ce furent des acclamations frénétiques et des supplications émouvantes. Sur la passage du Saint-Père, les applaudissements retentirent de nouveau, roulant en tonnerre, sous les caisson dorés.

Il était 10 h. ½ environ, quand Mgr Sébastiani, Secrétaire des Brefs aux Princes, prononça la solennelle invitation : « Assurgite igitur : Petrus per Pium locuturus est. Levez-vous tous : Pierre va parler par la bouche de Pie. » Alors, devant les Cardinaux et les Evêques debout, S. S. Pie XI, assis, mitre en tête, docteur de l’Eglise universelle, prononça la formule rituelle « déclarant Sainte la Bienheureuse Thérèse de l’Enfant-Jésus, et décidant que, chaque année, le jour de sa naissance (au ciel), c’est-à-dire le 30 septembre, sa mémoire sera pieusement rappelée par l’Eglise universelle ».

Nous ne pouvons ici raconter tous les détails de l’imposante cérémonie, ni exprimer l’émotion ressentie au fond de nos coeurs en entendant, au Confiteor, le Vicaire de Jésus-Christ nommer l’humble Vierge Thérèse, après es saints Apôtres Pierre et Paul, puis en écoutant la si touchante Homélie du Souverain Pontife après le chant de l’Evangile.

Ce sont là des impressions qui ne s’effaceront jamais...

[Au moment précis où le Saint-Père terminait cette Homélie, quelques roses – émouvant symbole – se détachant d’un lampadaire, vinrent tomber doucement aux côtés du Pontife.]

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Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Histoire d’une âme écrite par elle-même,

Lisieux (Calvados), p. 583-584, 589.