Le Pape a des ornements et des insignes qui lui sont propres : la falda, le subcingulum, le fanon, la tiare, la sedia gestatoria, les flabella, l’anneau du pêcheur et les mules.
10 La falda est une longue et large robe de soie blanche, à queue traînante, que le Pape met par-dessus la soutane et que soutiennent des dignitaires de la cour pontificale.
20 le subcingulum est une pièce d’étoffe, ornée de broderies et en forme de losange, que le Pape suspend à la ceinture, du côté gauche. Il symbolise l’épée dont le Psalmiste prie le Roi tout-puissant de se ceindre. (Ps., XLIV, 4.) Cet ornement, que les évêques portaient autrefois, est encore en usage dans l’Église grecque.
30 Le fanon se compose de deux mozettes légères superposées ; il se place sur la chasuble ; le pallium se met par-dessus.
40 La tiare est une sorte de bonnet surmonté d’une croix et orné de trois couronnes, d’où le nom de triregnum qu’on lui donne encore. La première couronne fut ajoutée au début du VIe siècle, la deuxième à la fin du XIIIe siècle, et la troisième au XIVe siècle.
Ces trois couronnes représentent le triple pouvoir du pape comme évêque, souverain pontife et roi ; elles figurent aussi la triple puissance du Souverain Pontife sur l’Église souffrante qu’il soulage par la dispensation des indulgences et sur l’Église triomphante en proclamant la sainteté et en accordant les bonneurs du culte public aux serviteurs de Dieu.
Aux Messes pontificales, le pape met la mitre comme les évêques ; il se sert de la tiare dans certaines cérémonies solennelles, comme lorsqu’il est porté sur la sedia gestatoria.
50 Dans les grandes sollenités, le pape est assis sur un petit trône, appelé sedia gestatoria, que portent sur leurs épaules douze serviteurs de la cour pontificale, et il est escorté de clercs qui soutiennent, de chaque côté, un flabellum ou éventail de plumes d’autruche et de paon.
Jusqu’au XIIIe siècle au moins, on se servit, en France, du flabellum pendant la messe pour chasser les mouches et tempérer la chaleur autour du célébrant. Puis cet usage fut abandonné. Cependant les Orientaux conservent encore l’usage des flabella.
60 L’anneau pontifical particulier au pape s’appelle anneau du pêcheur parce que son chaton représente saint Pierre dans une baroque et jetant les filets.
Cet anneau sert à sceller toutes les grâces accordées par le Souverain Pontife, en forme de bref ; de là cette formule : « Donné à Rome, sous l’anneau du pêcheur. »
70 Les mules du pape sont des pantoufles rouges sur lesquelles sont brodées des croix en or que baisent ceux qui sont reçus en audience.
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[Editions Fideliter], La Liturgie, Eguelshardt 1993, p. 105 – 108.