Mgr
Nabuco, bien connu pour sa Pontificalis
Romani expositio juridico practica
en trois volumes, avait l’intention de faire également un
commentaire du Caeremoniale
episcoporum.
Deux motifs l’ont détourné de ce projet : d’abord le fait
que Mgr Gromier préparait de son côté un ouvrage de ce genre, - je
le déplore d’autant plus vivement que le livre de Mgr Gromier,
dont on trouvera ailleurs une recension, est loin d’être le
commentaire que l’on attendait en ne fera qu’apporter un peu plus
de confusion dans les esprits. – Le second motif qui a dissuadé
Mgr Nabuco est plus important : la réforme de la semaine sainte
inaugure un nouvel esprit et suggère une révision du Caeremoniale.
C’est pourquoi l’auteur a préféré publier un travail plus
général qui, tel quel, n’existait pas encore : une synthèse
de la législation sur les pontificaux. En effet, le Caeremoniale
a été modifié sur bien des points et, alors qu’il n’envisageait
que les célébrations accomplis par l’évêque et ses supérieurs,
le Saint-Siège a concédé le droit à certains pontificaux à
diverses catégories de prélats inférieurs : la liste des
principaux documents est donnée p. XXIII. Certes, on trouvait déjà
dans divers livres ou articles des solutions aux divers cas qui se
présentent et que les organisateurs de cérémonie doivent
résoudre : ces solutions ne sont pas toujours concordantes, et
sont affirmées plus que prouvées. L’avantage du livre de Mgr
Nabuco est d’apporter chaque fois les références et arguments.
Bien sûr, il est destiné à un public international, ce qui
explique de nombreux détails qui nous sembleraient oiseux : que
de privilèges et exceptions il serait souhaitable de voir abolis !
En les exposant méthodiquement, Mgr Nabuco ne laisse pourtant pas
son horizon se borner à l’état présent des choses. Les
historiens lui sauront gré des nombreuses références qu’il leur
fournit sur bien des sujets, en particulier le catalogue des éditions
du Caeremoniale.
Les maîtres de cérémonie y puiseront pour les cas difficiles des
solutions plus sûres qu’ailleurs. J’aurais souhaité ici ou là
une présentation plus souple du caractère impératif de certaines
descriptions ou prescriptions, par exemple pour ce qui concerne
l’ornementation de l’autel (pp. 262-270) : il est facile de
constater que nulle par, heureusement, on ne s’est senti lié à la
lettre, par exemple pour les dimensions des crédences, la hauteur
des chandeliers, ou le nombre des marches. Mais ce sont là, encore
une fois, des détails. En étudiant ce livre et en l’utilisant, on
prendra une conscience plus vive du rôle de l’évêque dans la
prière de l’Église.
A.-G.
M.
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La
Maison-Dieu,
62, pp. 151-152.