On mesure aisément l’importance des conclaves dans l’histoire de l’Église : c’est grâce à leurs délibérations, grâce à leurs votes, qu’au-dessus des hommes, au-dessus de ces frères qui ne se conduisent pas toujours en frères, se dresse toujours un père commun, dont la voix aspire à les unifier.
En élisant un Pape, le conclave donne à Dieu son vicaire, chargé de personnifier ici-bas les droits de la vérité absolue et de l’inflexible morale ; et il donne à la terre je stratège spirituel qui devra, sa vie durant, veiller aux destinées de l’Église en marche. Le conclave prépose un pasteur à cet immense bercail qui, de par la volonté rédemptrice du Christ, doit se confondre avec l’humanité tout entière. Quelles qu’aient pu être au cours de l’histoire les ambitions tout humaines qui parfois s’y agitèrent, les conclaves, survenant périodiquement chaque fois que le règne de Dieu sous son aspect terrestre paraît être en déshérence, ont, en définitive, scandé et déterminé les progrès de ce règne, avec l’assistance de l’Esprit (p. 95).